Lettre du Grand-Rabbin de Paris

Cher Avi,

Il est bien connu que, tout au long de l’année de deuil de leurs parents, les orphelins se doivent de manifester une piété particulière, un regain de zèle et de scrupule dans l’observance des Mitsvot, car toutes les conduites méritoires de leur part sont portées au bénéfice de l’âme du parent disparu.

Mais là, cher Avi, vous avez fait très fort !

Quelle magnifique initiative de piété filiale que de réaliser cette « Haggadah du Rabbin Salomon MALKA », suite au décès de votre si cher et si regretté Père zatsal !

Non seulement ce projet lui tenait à cœur, mais sa réalisation permettra à tous ceux qui l’ont connu de découvrir une nouvelle facette de son incroyable talent : en plus de ses innombrables qualités humaines et rabbiniques, le Rabbin Salomon MALKA avait une âme de poète !

Je tiens à vous féliciter pour le soin que vous avez mis dans l’élaboration de cette Hagada : non seulement par vos illustrations – qui avaient été ‘commandées’ par l’auteur ! - mais en l’agrémentant de commentaires extraits de la Hagada « Ko Le’haî » qui servait de source d’inspiration à votre Père, et que vous avez eu à cœur de traduire par vous-même.

Et cette idée d’enrichir ces commentaires par vos « Souvenirs de Table » est proprement géniale. De façon subliminale, elle nous rappelle la dimension fondamentalement familiale du Séder de Pessa’h, et, simultanément, elle nous fait profiter des ‘hidouchim (leçons originales personnelles et inédites) de Rabbi Chelomo zatsal.

De plus, vous avez su conférer à ce projet une dimension familiale en y associant votre chère Mère, la Rabanite Annette MALKA, vos frères David et Elie, ainsi que votre sœur Lédicia, par l’intermédiaire de ses enfants Gad et Yoni.

Je voudrais, pour finir, vous rappeler les liens qui m’unissaient à votre cher Père.

Je le connais depuis l’époque si lointaine de ses études rabbiniques au sein du SIF, et j’ai toujours été marqué par ses nombreuses midot, sa gentillesse, sa chaleur humaine, sa jovialité, son sens de la camaraderie, sa simplicité.

Rabbin de Meudon, puis de la Communauté des Algérois Berith Chalom, il était apprécié de tous ses fidèles. Il ne comptait jamais son temps, il était rabbin 24h/24 et 7 jours sur 7.

Profondément humain, c’est au Service des Guittin (Divorces) qu’en tant que Dayan il a donné toute la mesure de son dévouement et de ses compétences. Et c’est dans le cadre de ce Service que nous avons été le plus proches. Il ne procédait jamais à un divorce sans avoir tout tenté pour réconcilier le couple. Véritable cheville ouvrière de ce service durant tant d’années, ainsi qu’au sein du rabbinat de Paris Ile de France, sa disparition a créé un gouffre véritablement béant.

Merci, cher Avi. Grâce à vous, le souvenir de notre si cher Collègue et Ami, restera encore plus vivant.

Que son souvenir soit source de bénédictions !

Rav Michel Gugenheim

Grand Rabbin de Paris

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