Le 50ème anniversaire de l’exode des juifs d’Algérie (05/2012)
La synagogue de St-Lazare
Le judaïsme vécu à Alger a été importé en France grâce à la pugnacité d’un homme de caractère et de convictions. Le 18 de la rue St-Lazare est réputé parce qu‘il habite la synagogue de Bérit Chalom. C’est le président Elie Zerbib zal qui a obtenu du consistoire l’accord de planter le décor algérois dans cette vénérable maison. Pourtant ce lieu de culte, ancien théâtre a eu son heure de gloire avant la guerre. Il avait été loué pour que les fidèles originaires de Salonique, de la Grèce et des communautés sépharades parlant le Ladino puissent exprimer à D. leurs prières dans la pure tradition ibérique. Cette communauté prestigieuse a été décimée par les nazis. Aujourd’hui les enfants des rescapés se sont installés à la rue de la Roquette. Notre synagogue sous l’impulsion de son président actuel Monsieur Salomon Attia, a été achetée seulement depuis quatre ans.
Les quarante années sur les cinquante que nous avons traversés en France ont maintenu un Minhag dont les algérois pour la plupart ignorent son cheminement à travers les siècles du vécu des juifs dans cette enclave entre le Maroc et la Tunisie. La synagogue parisienne juxtaposant le consistoire a pu bénéficier de l’apport rabbinique d’abord et avant tout des rabbins formés dans le cœur de la capitale algérienne. Les rabbins Cohen Solal, Abib, Kamoun, Serfati, Assous et probablement d’autres encore, qu’ils me pardonnent d’avoir omis leur nom, ont maintenu la flamme de cette vie communautaire que j’ai découvert grâce aux récits quasi quotidiens des présidents Zerbib, Farro et des leurs amis qui se réunissaient autour de l’anisette et de la Kémia nécessaire sans oublier le jeu 421, objet de grandes manœuvres.
Les rabbins venus d’Alger n’étaient pas jeunes déjà en 1962 et pour assurer le maintien de la vie synagogale le président Zerbib va recruter de nouveaux dirigeants religieux parmi les élèves de la rue Vauquelin. Le Rabbin Samuel Tolédano est nommé à cette haute fonction en 1973 jusqu’à son départ en Israël en 1984. Le futur Grand Rabbin de Paris, David Messas qui nous a quittés cette année a assuré la pérennité de la rue St Lazare pendant cinq années. En 1990 votre serviteur prend le relais. C’est ce privilège qui me donne cet honneur de parler devant cette haute assistance au nom des algérois de Paris. Une remarque s’impose. Les trois derniers rabbins que je viens de citer ont un point commun. Ils sont nés à Meknès au Maroc.